L’infertilité ne concerne-t-elle que les femmes ?
Si la question peut paraître étrange, elle n’est toutefois pas anodine.
La vision de l’infertilité
Historiquement, la société a toujours fait porter à la femme le poids de l’infertilité du couple.
Pour preuve, du temps des rois, une reine soupçonnée infertile, car ne parvenant pas à engendrer une descendance au roi, risquait d’être répudiée.
Cela est aussi vrai pour les textes religieux ou la mythologie, qui mettent particulièrement en avant l’aspect féminin de l’infertilité.
Cette vision de l’infertilité a-t-elle des raisons de perdurer et d’être à ce point ancrée dans les mentalités ?
Afin de mieux comprendre l’infertilité et recontextualiser, voici un aperçu de ses différentes causes :
Les causes d’infertilité se décomposent ainsi :
Environ 30% d’infertilités féminines (c’est à dire provenant de la femme)
Environ 20% d’infertilités masculines (c’est à dire provenant de l’homme)
Environ 40% d’infertilités mixtes (c’est-à-dire incluant des troubles à la fois féminins et masculins)
Environ 10% d’infertilités inconnues (c’est-à-dire dont la cause n’est pas identifiée médicalement, et pouvant ainsi concerner l’homme, la femme, ou encore les deux)
Il apparaît donc clairement (chiffres à l’appui pour les plus sceptiques d’entre nous 😉),
que NON la fertilité ne concerne pas que les femmes, loin de là.
De nos jours, les accompagnements et traitements dans le cadre de l’infertilité, ainsi que certaines pratiques courantes pourraient sérieusement nous amener à nous poser la question.
En effet, il n’est pas rare dans ma pratique professionnelle, que je rencontre des couples, pour qui, des traitements hormonaux féminins ont été mis en place afin de stimuler la fertilité, sans cause d’infertilité identifiée, et surtout sans examens réalisés auprès du partenaire afin de rechercher si le problème pouvait provenir d’ailleurs.
Lorsque l’on connaît les effets indésirables de ces traitements, tant sur plan physiologique (prise de poids notamment), que sur le plan psychologique (trouble de l’humeur, baisse de moral, culpabilité, angoisse), il pourrait être judicieux de se demander si la cause d’infertilité ne vient pas du partenaire.
L’idée n’étant absolument pas de rejeter la faute sur l’un des deux partenaires, mais au contraire d’accompagner au mieux le couple dans son ensemble, afin de favoriser ses chances de conception, en s’attaquant au véritable problème à l’origine des difficultés à concevoir un enfant.
Lors d’une première consultation naturopathique, je demande toujours à la personne en face de moi de m’expliquer son parcours « fertilité », et les troubles éventuellement détectés pour chacun des partenaires, ainsi que ce qui a été mis en place pour ces troubles.
Plusieurs hypothèses se présentent alors :
La femme a ainsi un trouble de la fertilité détecté. Il peut s’agir d’un dérèglement hormonal, d’irrégularité de son cycle, d’absence d’ovulation, d’endométriose, du syndrome des ovaires polykystique…
Les deux partenaires ont ainsi chacun un trouble de la fertilité détecté.
Aucun des deux partenaires n’a ainsi de trouble de la fertilité détecté.
L’homme a ainsi un trouble de la fertilité détecté. Il peut d’agir par exemple d’un résultat peu satisfaisant en termes de qualité, de quantité, de forme ou de mobilité des spermatozoïdes.
Dans toutes ces hypothèses, il est extrêmement fréquent que la femme se voit attribuer un traitement hormonal, tandis que l’homme ne reçoit aucun conseil particulier.
Cherchez l’erreur…
Alors oui, il est plus facile de traiter médicalement la fertilité féminine.
Mais qu’en est-il des conseils permettant d’améliorer significativement la qualité, le nombre et la quantité des spermatozoïdes ?
Malheureusement, ces informations souvent inconnues et pourtant cruciales sont très rarement abordées.
En naturopathie, nous avons une vision globale du corps humain, au sein duquel tout fonctionne en interdépendance (par exemple, les hormones ovariennes sont étroitement liées aux hormones produites sur ordre de l’hypophyse).
Cette vision globale est d’autant plus cruciale dans le cadre de la conception d’un enfant, qui se fait à deux.
Il serait alors dommage de ne se focaliser que sur l’un des deux partenaires, et plus s’il s’agit de laisser de côté celui dont un trouble a été identifié comme affectant sa fertilité.
Vous l’aurez donc bien compris : La fertilité n’est PAS qu’une affaire de femmes !
C’est ensemble, main dans la main, que le couple doit avancer sur ce chemin vers la parentalité.
De nombreuses choses permettent d’améliorer la qualité, le nombre, la mobilité des spermatozoïdes. Cela fera l’objet d’un prochain article. 😊
N’hésitez pas à m’indiquer en commentaires vos retours d’expérience si ce sujet vous est familier 😉
